Le noir dans tous ses états : PARCE QUE
Multiples occasions manqués, entre grèves et mauvais temps, tout s'opposait à mon périple vers Beaubourg. Mais il n'était point question que je manque ce rendez-vous incontournable avec Soulages. Déçue de ma précédente exposition au centre Pompidou, je suis sortie ragaillardie de ce parcours : c'est une expérience dense de la peinture, une approche sensible et au final très personnelle. Rien n'y est imposé si ce n'est la puissance et la qualité de la couleur. Une couleur aux propriétés remarquables : le noir . Quand il n'est pas mat, lisse ou strié, il se fait organique et surtout lumineux.
La lecture des œuvres de Soulages s'ouvrent sur ses premiers brou de noix, puis sur ses toiles des années 1950-1970 où le geste oscille entre le clair et l'obscur pour enfin céder à la tentation du monochrome et à la lumière qui émane de ce qu'il baptise ses "Outrenoir". En conclusion à ce voyage des sens, les polyptyques, superposés majestueux et monumentaux sont sublimés par la scénographie de la pièce. La matière et la lumière transcende la couleur et apportent une dimension picturale forte. C'est sans compter sur l'approche et le point de vue du spectateur, toujours différent selon sa position dans l'espace.
Une œuvre de Soulages est toujours une expérience singulière, intime dans son rapport avec la matière.
Une exposition qu'il serait donc dommage de rater. Et "pourquoi le noir ? la seule réponse, incluant les raisons ignorées, tapies au plus obscur de nous-mêmes et des pouvoirs de la peinture, c'est PARCE QUE." 1986
Soulages au centre Georges Pompidou du 14 octobre 2009 - 8 mars 2010